Esprits errants (223-233)

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Espíritus errantes

Source : « Le Livre des Esprits », Allan Kardec, 1857, Livre 2 « Monde spirite ou des Esprits », Chapitre 4 « Pluralité des existences », § 2.6.1 Esprits errants, questions/réponses n° 223 à 233.

Résumé des questions 223 à 233 sur les Esprits errants :

Les Esprits se réincarnent généralement après des intervalles variables. L’erraticité post-mortem varie de quelques heures à des millénaires. Elle résulte du libre arbitre ou peut être imposée par les lois naturelles du Cosmos. Les Esprits errants s’instruisent en étudiant le passé, observant et écoutant. L’erraticité n’implique pas nécessairement l’infériorité, et les Esprits évolués n’erre pas. Les passions humaines persistent chez les Esprits inférieurs. L’état errant peut être heureux ou malheureux, selon le mérite et la dématérialisation. Les Esprits errants peuvent explorer divers mondes, aspirant à la perfection. Les Esprits épurés visitent les mondes inférieurs pour les guider.

2.6.1 Esprits errants

223. L’âme se réincarne-t-elle immédiatement après sa séparation du corps ?

« Quelquefois immédiatement, mais le plus souvent après des intervalles plus ou moins longs. Dans les mondes supérieurs la réincarnation est presque toujours immédiate ; la matière corporelle étant moins grossière, l’Esprit incarné y jouit presque de toutes ses facultés d’Esprit ; son état normal est celui de vos somnambules lucides ».

224. a) Que devient l’âme dans l’intervalle des incarnations ?

« Esprit errant qui aspire après sa nouvelle destinée ; il attend ».

Commentaire de Bernard n° 224-a :

Le qualificatif d’« errant » nous semble inapproprié. Il signifie « Divaguer, progresser sans retenue, sans discipline ». Or tel n’est pas le cas pour nombre d’Esprits qui s’emploient à se réformer (Cf. réponses n° 227, 230).

Le « Livre des Esprits » présente deux acceptions de la Destinée :

a) La Destinée est le point ultime du chemin de vie, d’incarnations en incarnations : Les Esprits enseignent que tout Esprit (ou Conscience) a été créée simple et ignorant et acquièrent la connaissance en subissant les épreuves de la vie terrestre afin d’arriver le plus vite possible à l’objet de leur destinée : la perfection (Cf. « Livre des Esprits » n° 115).

b) La Destinée ayant pour horizon une seule incarnation : (Cf. « Livre des Esprits » n° 224).

224. b) Quelle peut être la durée de ces intervalles ?

« De quelques heures à quelques milliers de siècles. Au reste, il n’y a point, à proprement parler, de limite extrême assignée à l’état errant, qui peut se prolonger fort longtemps, mais qui cependant n’est jamais perpétuel ; l’Esprit trouve toujours tôt ou tard à recommencer une existence qui sert à la purification de ses existences précédentes ».

224. c) Cette durée est-elle subordonnée à la volonté de l’Esprit, ou peut-elle être imposée comme expiation ?

« C’est une conséquence du libre arbitre ; les Esprits savent parfaitement ce qu’ils font, mais il y en a aussi pour qui c’est une punition infligée par Dieu ; d’autres demandent à la prolonger pour suivre des études qui ne peuvent se faire avec fruit qu’à l’état d’Esprit ».

Commentaire de Bernard n° 224 :

Nous récusons la notion d’expiation (Cf. notre commentaire n° 167).

225. L’erraticité est-elle, par elle-même, un signe d’infériorité chez les Esprits ?

« Non, car il y a des Esprits errants de tous les degrés. L’incarnation est un état transitoire, nous l’avons dit : dans son état normal, l’Esprit est dégagé de la matière ».

Commentaire de Bernard n° 255 :

Nous sommes des entités éternelles ayant momentanément forme humaine.

226. Peut-on dire que tous les Esprits qui ne sont pas incarnés sont errants ?

« Ceux qui doivent se réincarner, oui ; mais les purs Esprits qui sont arrivés à la perfection ne sont pas errants : leur état est définitif ».

Commentaire d’Allan Kardec n° 226 :

Sous le rapport des qualités intimes, les Esprits sont de différents ordres ou degrés qu’ils parcourent successivement à mesure qu’ils s’épurent. Comme état, ils peuvent être : incarnés, c’est-à-dire unis à un corps ; errants, c’est-à-dire dégagés du corps matériel et attendant une nouvelle incarnation pour s’améliorer ; purs Esprits, c’est-à-dire parfaits et n’ayant plus besoin d’incarnation.

Commentaire de Bernard n° 226 :

Le terme d’errance nous semble inadapté pour qualifier la position d’un Esprit entre sa désincarnation et sa réincarnation, car il signifie marcher sans but, au hasard. Or, si la première étape après la désincarnation peut être celle du désarroi et de la confusion, par la suite la summa Conscience s’engage dans un processus de bilan moral qui se prolonge par un relèvement, une rénovation, puis par un engagement dans une activité spirituelle.

227. De quelle manière les Esprits errants s’instruisent-ils ; ils ne le font sans doute pas de la même manière que nous ?

« Ils étudient leur passé et cherchent les moyens de s’élever. Ils voient, observent ce qui se passe dans les lieux qu’ils parcourent ; ils écoutent les discours des hommes éclairés et les avis des Esprits plus élevés qu’eux, et cela leur donne des idées qu’ils n’avaient pas ».

Commentaire de Bernard n° 227 :

Les Esprits « écoutent les discours des hommes éclairés » afin de s’instruire. C’est ce qui explique qu’ils assistent aux réunions spirites des incarnés. Ils en comprennent d’autant mieux les propos qu’ils sont d’une fréquence plus proche de celles des incarnés que celle des Êtres ascensionnés. Pour autant, ils écoutent également « les avis des Esprits plus élevés ».

228. Les Esprits conservent-ils quelques-unes des passions humaines ?

« Les Esprits élevés, en perdant leur enveloppe, laissent les mauvaises passions et ne gardent que celle du bien ; mais les Esprits inférieurs les conservent ; autrement, ils seraient du premier ordre ».

Commentaire de Bernard n° 228 :

Cette réponse est d’une extrême importance en nous enseignant que les Esprits élevés « perdent leur enveloppe », c’est-à-dire leur périsprit. Il va de soi que le processus est progressif puisque ce n’est que pas à pas que la Conscience atteint le niveau maximal de l’élévation spirituelle. Plus la vibration de la Conscience approche de la valeur suprême, plus son périsprit s’approche de l’Absolu, c’est-à-dire de sa dilution dans le Tout.

Voir aussi « Livre des Médiums », Partie 2, Chapitre 1 n° 52.

229. Pourquoi les Esprits en quittant la terre n’y laissent-ils pas toutes leurs mauvaises passions, puisqu’ils en voient les inconvénients ?

« Tu as dans ce monde des gens qui sont excessivement jaloux ; crois-tu que dès qu’ils le quittent ils perdent ce défaut ? Il reste après le départ d’ici, surtout à ceux qui ont eu des passions bien tranchées, une sorte d’atmosphère qui les enveloppe et leur laisse toutes ces mauvaises choses, car l’Esprit n’est pas dégagé entièrement ; ce n’est que par moments qu’il entrevoit la vérité, comme pour lui montrer le bon chemin ».

230. L’Esprit progresse-t-il à l’état errant ?

« Il peut s’améliorer beaucoup, toujours selon sa volonté et son désir ; mais c’est dans l’existence corporelle qu’il met en pratique les nouvelles idées qu’il a acquises » (1).

231. Les Esprits errants sont-ils heureux ou malheureux ?

« Plus ou moins selon leur mérite. Ils souffrent des passions dont ils ont conservé le principe, ou bien ils sont heureux selon qu’ils sont plus ou moins dématérialisés. Dans l’état errant, l’Esprit entrevoit ce qui lui manque pour être plus heureux ; c’est alors qu’il cherche les moyens d’y atteindre ; mais il ne lui est pas toujours permis de se réincarner à son gré, et c’est alors une punition » (2).

232. À l’état errant, les Esprits peuvent-ils aller dans tous les mondes ?

« C’est selon ; lorsque l’Esprit a quitté le corps, il n’est pas, pour cela, complètement dégagé de la matière, et il appartient encore au monde où il a vécu, ou à un monde du même degré, à moins que, pendant sa vie, il ne se soit élevé, et c’est là le but auquel il doit tendre, sans cela il ne se perfectionnerait jamais. Il peut cependant aller dans certains mondes supérieurs, mais alors il y est comme étranger ; il ne fait pour ainsi dire que les entrevoir, et c’est ce qui lui donne le désir de s’améliorer pour être digne de la félicité dont on y jouit, et pouvoir les habiter plus tard » (3).

233. Les Esprits déjà épurés viennent-ils dans les mondes inférieurs ?

« Ils y viennent souvent afin de les aider à progresser ; sans cela ces mondes seraient livrés à eux-mêmes sans guides pour les diriger ».

1 Nosso lar, chapitre 12 « le seuil », p. 89 : Lisias explique à André Luiz la raison d’être du Seuil : « Mais le Seuil fonctionne comme une région destinée à l’épuisement des résidus mentaux ; une espèce de zone purgatoire où est brûlé, petit à petit, le matériel détérioré des illusions que l’être a acquises en grande quantité, méprisant la sublime occasion d’une existence terrestre ».

2 Voir Nosso lar, chapitre 5, page 46.

3 Voir Nosso lar, chapitre 5, page 46.

2.6.1 Espíritus errantes

223. ¿Reencarna el alma de inmediato, después de su separación del cuerpo?

– A veces inmediatamente, pero casi siempre después de intervalos más o menos largos. En los mundos superiores la reencarnación es en casi todos los casos inmediata. Por ser menos grosera la materia corporal, el Espíritu encarnado goza en ella de casi todas sus facultades de Espíritu. Su estado normal es el de vuestros sonámbulos lúcidos.

224. ¿Qué es el alma en el intervalo de las encarnaciones?

– Un Espíritu errante que aspira a un nuevo destino y lo espera.

224 a. ¿Cuánto pueden durar tales intervalos?

– Desde unas pocas horas hasta unos cuantos millares de siglos. Por lo demás, no hay, en rigor, un límite extremo asignado al estado errante, que puede prolongarse muchísimo tiempo pero que, sin embargo, jamás es perpetuo. Tarde o temprano, siempre encuentra el Espíritu oportunidad de recomenzar una existencia que servirá para la purificación de sus vidas anteriores.

224 b. Esa duración ¿se halla subordinada a la voluntad del Espíritu o puede serle impuesta como expiación?

– Es una consecuencia del libre arbitrio. Los Espíritus saben perfectamente lo que hacen, pero hay también algunos para quienes es una punición infligida por Dios. Otros piden que se prolongue con el objeto de continuar estudios que sólo pueden hacerse con provecho en el estado de Espíritu.

225. La erraticidad ¿es por sí misma un signo de inferioridad en los Espíritus?

– No, por cuanto hay Espíritus errantes de todos los grados. La encarnación constituye un estado transitorio, ya lo hemos dicho: en su estado normal el Espíritu se halla despojado de la materia.

226. ¿Es posible afirmar que todos los Espíritus que no están encarnados son errantes?

– Los que deben reencarnar, sí. Pero los Espíritus puros que han llegado a la perfección no son errantes: su estado es definitivo.

Comentario de Allan Kardec n° 226 :

En lo que se refiere a sus cualidades íntimas, los Espíritus son de diferentes órdenes o grados, que van recorriendo sucesivamente, a medida que se purifican. Como estado, pueden tener los de: encarnados, esto es, unidos a un cuerpo; errantes, o sea, despojados del cuerpo material y esperando una nueva encarnación a fin de progresar, y Espíritus puros, vale decir, perfectos y que no tienen ya necesidad de encarnación.

227. ¿De qué manera se instruyen los Espíritus errantes? Sin duda no lo hacen del mismo modo que nosotros…

– Estudian su pasado y buscan los medios de elevarse. Ven, observan lo que ocurre en los lugares que recorren. Escuchan los discursos de los hombres esclarecidos y los consejos de los Espíritus más elevados que ellos, y esto les da ideas que no tenían.

228. ¿Conservan los Espíritus algunas de las pasiones humanas?

– Los Espíritus elevados, al perder su envoltura, sólo conservan las pasiones del bien. Pero los Espíritus inferiores continúan con las malas. De lo contrario pertenecerían a la primera jerarquía.

229. ¿Por qué los Espíritus, al dejar la Tierra, no se liberan de todas sus malas pasiones, puesto que ven sus inconvenientes?

– Tienes en ese mundo a personas que son envidiosas en extremo: ¿crees acaso que tan pronto como lo abandonan pierden ese defecto? Les queda, luego que parten de la Tierra, sobre todo a aquellos que han alimentado pasiones muy intensas, una especie de atmósfera que los circunda y les comunica todas esas cosas nocivas, porque el Espíritu no está desprendido por completo. Sólo por momentos entrevé la verdad, como para señalarle el buen camino.

230. ¿Progresa el Espíritu en estado errante?

– Puede mejorar mucho, pero siempre según sean su voluntad y su deseo. Mas es en la existencia corpórea donde pone en práctica las nuevas ideas que ha adquirido.

231. Los Espíritus errantes ¿son dichosos o desventurados?

– Más o menos, conforme a su mérito. Sufren pasiones cuyo resabio han conservado, o son felices, según estén más o menos desmaterializados. En estado errante, el Espíritu entrevé lo que le falta para ser dichoso, y entonces busca los medios de alcanzarlo. Pero no siempre se le permite reencarnar a voluntad, y esto constituye un castigo.

232. En estado errante ¿pueden los Espíritus ir a todos los mundos?

– Según: cuando el Espíritu ha dejado el cuerpo no se halla por eso enteramente desprendido de la materia y pertenece aún al mundo en que ha vivido, o a un mundo de igual grado, a menos que en el transcurso de su vida se haya elevado, y en esto reside el objetivo a que debe tender, sin lo cual no se perfeccionaría jamás. Sin embargo, puede trasladarse a ciertos mundos superiores, pero en tal caso estará allí como un extranjero. No hace más que entreverlos, si así vale decirlo, y eso es lo que le infunde el deseo de perfeccionarse para ser digno de la felicidad que allí se goza y poder habitarlos más tarde.

233. Los Espíritus ya depurados ¿vienen a los mundos inferiores?

– Lo hacen con frecuencia, a fin de ayudarles a progresar. A no ser por ellos, esos mundos se encontrarían librados a sí mismos, sin guías que los dirigieran.

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