Propriétés de la matière (29 à 34)

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Propiedades de la materia

Source : « Le Livre des Esprits », Allan Kardec, 1857, Livre 1 « Monde spirite ou des esprits », Chapitre II « Éléments généraux de l’univers », § 1.2.3 Questions n° 29 à 34.

1.2.3 Propriétés de la matière

29. La pondérabilité est-elle un attribut essentiel de la matière ?

« De la matière telle que vous l’entendez, oui ; mais non de la matière considérée comme fluide universel. La matière éthérée et subtile qui forme ce fluide est impondérable pour vous, et ce n’en est pas moins le principe de votre matière pesante ».

Commentaire dAllan Kardec n° 29 :
La pesanteur est une propriété relative ; en dehors des sphères d’attraction des mondes, il n’y a pas de poids, de même qu’il n’y a ni haut ni bas.

Commentaire de Bernard n° 29 :

La question de savoir si la pondérabilité (c’est-à-dire la détermination du poids) est un attribut essentiel de la matière semble naïve. En effet, la loi de la gravitation universelle, qui fut progressivement démontrée par Isaac Newton entre 1665 et 1685 , était connue depuis l’Antiquité (Archimède a découvert le centre de gravité d’un triangle), l’architecte et ingénieur romain Vitruve (-80, -15) postule dans l’ouvrage De Architectura que la gravité d’un objet ne dépend pas de son poids mais plutôt de sa nature. Dans l’Inde ancienne, Aryabhata (né en 476) a identifié la force pour expliquer pourquoi les objets ne sont pas projetés vers l’extérieur lorsque la Terre tourne. Et, de son côté, le mathématicien et astronome, Brahmagupta (598–670) a décrit la gravité comme une force d’attraction.

Cette question candide montre l’inculture de Kardec. En effet, il ne posait en 1857 aucune difficulté mathématique pour déterminer la masse et le poids d’un corps détaché de l’attraction terrestre. Était déjà connu que la pondérabilité d’un corps n’est pas un « attribut essentiel de la matière ».

Toutefois, c’est à partir de 1870 que Sir W. Crookes mit en évidence que, dans des tubes où l’on a fait le vide, les rayons cathodiques formaient un quatrième état qui n’était ni solide, ni liquide, ni gazeux. Il l’appela l’état radiant. Sir W. Crookes ft moqué, tourné en dérision. Il s’avère que Sir W. Crookes avait découvert les rayons X. Il est dommages que dans les mises à jour ultérieures du « Le livre des Esprits », Kardec ne prit pas en considération la découverte de ce quatrième état de la matière. Ceci est d’autant plus regrettable qu’il est probable qu’Allan Kardec le connaissait puisque Sir W. Crookes était un éminent théosophe, membre de la Société Théosophique de H.P. Blavatsky, président de la Société psychique et a publié la revue Chemical News, et membre de l’ordre Hermétique de la Golden Dawn. Toutefois son commentaire semble abonder dans le bon sens.

Reconnaissons aussi le caractère visionnaire d’Allan Kardec lorsqu’il commente en 1857 la question n° 29 du « Le livre des Esprits » en des termes qui seront développés sur le plan mathématique pour la première fois le 25 novembre 1915 par Albert Einstein (qui sera nommée « équation d’Einstein » ou « équation de champ d’Einstein »).

30. La matière est-elle formée d’un seul ou de plusieurs éléments ?

« Un seul élément primitif. Les corps que vous regardez comme des corps simples ne sont pas de véritables éléments, mais des transformations de la matière primitive ».

31. D’où viennent les différentes propriétés de la matière ?

« Ce sont des modifications que les molécules élémentaires subissent par leur union et dans certaines circonstances ».

Commentaire de Bernard n° 31 :

C’est la première fois que l’Esprit de Vérité évoque la structure moléculaire de la matière. Là encore, l’inculture de Kardec sur le plan scientifique nous prive de questions plus pertinentes.

32. D’après cela, les saveurs, les odeurs, les couleurs, le son, les qualités vénéneuses ou salutaires des corps, ne seraient que les modifications d’une seule et même substance primitive ?

« Oui, sans doute, et qui n’existent que par la disposition des organes destinés à les percevoir ».

Commentaire d’Allan Kardec n° 32 :
Ce principe est démontré par le fait que tout le monde ne perçoit pas les qualités des corps de la même manière : l’un trouve une chose agréable au goût, un autre la trouve mauvaise ; les uns voient bleu ce que d’autres voient rouge ; ce qui est un poison pour les uns est inoffensif ou salutaire pour d’autres.

33. La même matière élémentaire est-elle susceptible de recevoir toutes les modifications et d’acquérir toutes les propriétés ?

« Oui, et c’est ce que l’on doit entendre quand nous disons que tout est dans tout».

Commentaire d’Allan Kardec  n° 33:
L’oxygène, l’hydrogène, l’azote, le carbone et tous les corps que nous regardons comme simples ne sont que des modifications d’une substance primitive. Dans l’impossibilité où nous sommes jusqu’à présent de remonter autrement que par la pensée à cette matière première, ces corps sont pour nous de véritables éléments, et nous pouvons, sans que cela tire à conséquence, les considérer comme tels jusqu’à nouvel ordre.

Notes et commentaires de Bernard n° 33 :

Il ne saurait être reproché à Kardec de méconnaitre en 1857 la loi d’Avogadro, d’Ampère ou d’Avogadro-Ampère, énoncée par Amedeo Avogadro en 1811, et proposée indépendamment par André-Marie Ampère en 1814, qui spécifie que des volumes égaux de gaz parfaits différents, aux mêmes conditions de température et de pression, contiennent le même nombre de molécules. Mais la réponse de l’Esprit de Vérité sous-entend cette connaissance ainsi que la classification périodique des éléments selon leur masse atomique, publiée en 1869 par Dmitri Ivanovitch Mendeleïev. Ces connaissances élémentaires de chimie et de structure atomique de la matière permettent de démontrer la réponse de l’Esprit de Vérité : « Tout est dans tout ».

Sur un plan théosophique, il est tout aussi vrai que « Tout est dans tout », ce qui apporte une sévère contradiction aux questions n° 14 à 16 sur le panthéisme. Kardec eut été bien inspiré de rapprocher ces questions de celle n° 33.

Ce principe de « remonter par la pensée », de « tout est en tout« , explique le phénomène connu de tous les magnétiseurs et qui consiste à donner, par la volonté, à une substance quelconque, à l’eau, par exemple, des propriétés très diverses : un goût déterminé, et même les qualités actives d’autres substances. Puisqu’il n’y a qu’un élément primitif, et que les propriétés des différents corps ne sont que des modifications de cet élément, il en résulte que la substance la plus inoffensive a le même principe que la plus délétère. Ainsi l’eau, qui est formée d’une partie d’oxygène et de deux d’hydrogène, devient corrosive si l’on double la proportion d’oxygène. Une transformation analogue peut se produire par l’action magnétique dirigée par la volonté.

33-2– Cette théorie semble donner raison à l’opinion de ceux qui n’admettent dans la matière que deux propriétés essentielles : la force et le mouvement, et qui pensent que toutes les autres propriétés ne sont que des effets secondaires variant selon l’intensité de la force et la direction du mouvement ?

« Cette opinion est exacte. Il faut ajouter aussi selon la disposition des molécules, comme tu le vois, par exemple, dans un corps opaque qui peut devenir transparent, et réciproquement ».

34-1. Les molécules ont-elles une forme déterminée ?

« Sans doute, les molécules ont une forme, mais qui n’est pas appréciable pour vous ».

34-2– Cette forme est-elle constante ou variable ?

« Constante pour les molécules élémentaires primitives, mais variable pour les molécules secondaires qui ne sont elles-mêmes que des agglomérations des premières ; car ce que vous appelez molécule est encore loin de la molécule élémentaire ».

Notes et commentaires de Bernard n° 34 :

Ces questions 33 et 34 peuvent dépiter le lecteur du XXIème siècle pour lesquelles les réponses sont enseignées au lycée.

1.2.3 Propiedades de la materia

29. La ponderabilidad ¿es un atributo esencial de la materia?
– De la materia tal y como vosotros la entendéis, sí. Pero no de la materia considerada como fluido universal. La materia etérea y sutil que forma ese fluido es imponderable para vosotros y constituye, sin embargo, el principio de la materia que conocéis.

Comentario de Allan Kardec n° 29 :
La pesadez o gravedad es una propiedad relativa. Fuera de las órbitas de atracción de los mundos no existe el peso, de la misma manera que tampoco hay “arriba” ni “abajo”.

30. La materia ¿está integrada por un solo elemento o por muchos?
– Un solo elemento primitivo. Los cuerpos que conceptuáis simples no son verdaderos elementos, sino transformaciones de la materia primitiva.

31. ¿De dónde provienen las diferentes propiedades de la materia?
– Son modificaciones que experimentan las moléculas elementales al unirse en determinadas circunstancias.

32. Según esto, los sabores, olores y colores, así como el sonido y las cualidades ponzoñosas o salutíferas de los cuerpos ¿sólo serían modificaciones de una única y misma sustancia primitiva?

– No cabe duda de que sí, y sólo existen por la disposición de los órganos destinados a percibirlos.

Comentario de Allan Kardec n° 32 :
Este principio queda demostrado por el hecho de que todas las personas no perciben de la misma manera las cualidades de los cuerpos. Una encuentra grata a su gusto una sustancia, y otra la halla desagradable. Éstos ven como de color azul lo mismo que aquéllos ven rojo, y lo que constituye un veneno para algunos es una sustancia inofensiva y salutífera para otros.

33.La misma materia elemental ¿es susceptible de recibir todas las modificaciones y adquirir todas las propiedades?

– Sí, y es lo que debemos entender cuando decimos que todo (Cf. n° 24)

Comentario de Allan Kardec n° 33 :
Oxígeno e hidrógeno, nitrógeno y carbono, así como todos los cuerpos que consideramos simples, sólo son modificaciones de una sustancia primitiva. En la imposibilidad en que nos hallamos, hasta el presente, de remontarnos de otro modo que no sea mediante el pensamiento hasta esa materia primera, tales cuerpos constituyen para nosotros verdaderos elementos y podemos, sin que ello sirva como precedente, conceptuarlos de tales hasta nuevas conquistas.

33 a. Esa teoría ¿parece dar razón a la opinión de quienes no admiten en la materia sino dos propiedades esenciales: fuerza y movimiento, y que piensan que todas las demás propiedades sólo son efectos secundarios que varían conforme a la intensidad de la fuerza y la dirección del movimiento?

– Esa opinión es correcta. Pero hay que añadir también: según la disposición de las moléculas, como se observa, por ejemplo, en un cuerpo opaco que puede tornarse transparente, y viceversa.

34. ¿Poseen las moléculas una forma determinada?
– No cabe duda de que las moléculas tienen una forma, pero ella no es perceptible para vosotros.

34 a. Esa forma ¿es constante o variable?
– Constante en las moléculas elementales primitivas, pero variable en las secundarias, que de por sí sólo son aglomeraciones de las primeras. Porque lo que llamáis vosotros molécula está todavía lejos de ser la molécula elemental.

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NOTA :

n° 24 : Este principio explica el fenómeno conocido por todos los magnetizadores y que consiste en dar por medio de la voluntad a cualquier sustancia –al agua, por ejemplo- propiedades muy diversas: un gusto determinado, e incluso las cualidades activas de otras sustancias. Visto que sólo existe un elemento primitivo y que las propiedades de los diferentes cuerpos no son sino modificaciones de dicho elemento, resulta de ello que la más inofensiva de las sustancias tiene el mismo principio que la más venenosa. Así el agua, que está formada por una parte de oxígeno y dos de hidrógeno, se torna corrosiva si se duplica la proporción de oxígeno. Una transformación análoga puede operarse mediante la acción magnética dirigida por la voluntad del mangnetólogo. [N. de A. Kardec.]